Lorsque l’un des trois lascars s’approche d’une bouche d’égout pour la soulever, je commence à me demander si les accompagner était une si bonne idée. Le mec se retourne vers moi, puis m’invite à le suivre. Une petite échelle plonge dans les profondeurs. Je ne distingue pas le fond, c’est étroit, mais je prends mes couilles à deux mains et entame ma descente dans les ténèbres. Je ne suis pas de nature claustrophobe, mais on ne va pas se mentir, je me chie littéralement dessus, et je me demande sincèrement ce que je vais trouver en bas. Après 5 minutes de descente, j’atterris dans une pièce plutôt sombre et poussiéreuse d’une centaine de mètres carrés. L’odeur y est abominable, et l’un des mecs me regarde en rigolant : "Ne t’inquiète pas, tu vas t’y habituer". Je découvre ce qui m’entoure : des toiles d’araignées habillent les murs humides, de vieux néons clignotent, une Porsche 911 complètement calcinée trône au milieu de la pièce. Comment est-ce qu’elle a pu finir ici ? Tracé dans la suie, je peux lire en toutes lettres sur la portière "Ready to live". Au fond de la pièce, j’aperçois une lourde porte en métal avec une serrure à code. Après avoir tapé la combinaison, l’un des mecs m’ouvre la porte, et ce que je découvre dépasse de loin tout ce que j’avais pu imaginer : une véritable ville souterraine, de la taille de plusieurs terrains de foot, où grouillent des milliers de personnes, des maisons à perte de vue faites de tuyaux, de métal… Tout est propre, on est très loin d’un bidonville, c’est une véritable métropole organisée.